Ma vie en films et en séries
Tous concernés par l’impact des fictions !
Je me rends compte assez souvent que mes références restent cinématographiques ou télévisuelles lorsqu’un événement arrive ou que je lis ou que j’entends certaines réflexions.
Exemple : mon ordinateur bugue au démarrage, quelqu’un me suggère de le redémarrer. Conclusion à laquelle je serais peut-être arrivée moi aussi et direct, je pense à la une série britannique The It Crowd (2006) qui raconte le quotidien de deux employés d’une société relégués aux sous-sols et qui sont chargés de la maintenance informatique. À chaque fois que le téléphone sonne, l’un décroche et dit « débranchez, rebranchez » qui est un gag récurrent. En y pensant, j’ai l’image de mon fiston et moi en train de regarder cette série avec délices. Je referme la parenthèse.
Cette phrase est devenue une blague entre nous.
Cette référence serait-elle liée à une émotion, un sentiment, un ressenti, un « bon » moment, une espèce de nostalgie ?
Autre exemple : sur les réseaux, je lis une publication qui déplore les formules toutes faites dont « c’est pas faux » et moi, direct, je pense à la série française Kaamelott (2005) qui a pulvérisé les codes télévisuels par son originalité, sa mise en abîme et surtout son langage, des mots et des expressions contemporaines collées à un contexte moyenâgeux. Là, on parle de pop culture, je crois.
Une autre fois, une jeune femme parle de passer du temps sans smartphone et là, je la renvoie à la série française Detox (2022), découverte par hasard et qui parle du pari de deux amies de passer un mois sans aucune connexion. Sur un mode déjanté avec des situations farfelues et extrêmes comme un camp de détox version paramilitaire de survie, l’accent est mis sur les petits tracas du quotidien qui en résultent et comment les résoudre.
Il y a 2 ans, j’avais entamé une série sur l’impact des fictions sur nos vies sur mon espace Patreon et il semble que nous pourrions nous en inspirer et que nous nous en inspirons (« c’est pas faux » par exemple, est passé dans le langage courant). Et lorsque je vois une publication qui parle de personnes qui recherchent de l’affection avec une Intelligence Artificielle, je pense tout de suite au film américain Her (20213) avec Joaquim Phoenix et Scarlett Johansson pour la voix de l’IA. Que dire d’Hitchcock aussi qui a marqué les esprits autant par ses films que par sa silhouette ? Me revient alors qu’il a commencé sa carrière dans la publicité et s’il a joué de son image, ce n’est ni plus ni moins ce qu’on appelle le personal branding aujourd’hui.
Les séries, surtout américaines, ont aussi eu une influence sur les prénoms qui ont été en vogue. Peut-être l’est-ce encore ? En effet, dans une France des années 1980-90 encore marquée par les prénoms dits du calendrier, de nouveaux prénoms ont vu les jour : Kyllian, Kévin, Pamela, Michael au lieu de Michel – qui aurait sa source plutôt avec Michael Jackson – Et même si la musique est à part, Michael Jackson innove justement un clip qui ressemble furieusement à un film avec Thriller comme le fait aussi Mylène Farmer en France.
Avec l’exemple des séries, je reviens sur l’une d’elles dont je parlais dans un précédent article : Friends. Et je me surprends à retrouver cette influence dans ma vie quotidienne. Inconsciemment, je me suis rendu compte, par exemple, que les moqueries par rapport au personnage de Phoebe quand elle parle d’ésotérisme sont plutôt méchantes, de même qu’ériger l’alcool et la pornographie comme étant « normal » et faisant partie du quotidien et de la norme, c’est limite. C’est aussi pour ça qu’il est bon de prendre du recul, de la hauteur par rapport à ce que nous visionnons.
Comment faire pour prendre de la hauteur ?
Avoir du recul, c’est simplement en discutant avec d’autres personnes de ce que nous regardons pour en avoir d’autres visions, d’autres interprétations et démêler ce qui est à prendre de ce qui est à laisser.
Séparer le réel de l’imaginaire
C’est une façon de mettre à distance et de sortir de l’écran ce qui est imaginé, irréel. Notre cerveau ne fait pas la différence entre le réel et l’imaginaire, aussi il est bon parfois de faire pause, pause dans la consommation d’images qui induisent en erreur notre perception et nous éloigne de ce qui est bon pour nous.
Une consommation comme une nourriture du cerveau
Par exemple, prendre cons-cience que l’image de la femme dans les films des années 1950 n’est plus celle qui existe aujourd’hui permet d’apprécier un film comme les Hommes préfèrent les blondes (1953) comme un reflet de la société de ces années-là et non une norme à perpétuer. Le film ou la série fait alors preuve d’Histoire.
C’est l’éveil de conscience.
Comme après Pretty Woman (1990) que j’ai adoré mais qu’aujourd’hui, je regarde avec un œil qui me dit qu’en fait la femme est considérée comme un objet que seul l’homme riche peut sauver.
La fameuse princesse et son prince
Cela ne m’empêche pas de continuer de l’apprécier, mais en replaçant le film pour ce qu’il est : un conte. Comme à l’inverse Working girl (1988) qui érige la femme qui travaille comme une super woman qui jongle entre tous ses rôles avec facilité et qui est loin de la réalité et a induit en erreur toute une génération, autant de femmes que d’hommes.
De même, de petits films moins connus traitent de sujets, sous couvert de fiction, sont très apprenant comme le Oui, mais… d’Yves Lavandier (2001) avec Gérard Jugnot ou Angel-A de Luc Besson (2005). Dans le premier, un psy reçoit une adolescente et lui fait comprendre quel rôle elle joue inconsciemment avec sa mère, victime, elle aussi incons-ciemment. Ce sont les fameux rôles de sauveur, bourreau et victime que propose l’Analyse Transactionnelle. Angel-A, avec Jamel Debouzze – acteur qui incarne le modèle du double handicap ; physique et issu de la banlieue qui s’en sort – donc dans ce film, son personnage se retrouve avec un ange gardien très particulier qui va lui apprendre à s’aimer lui-même. Très fort.
Et c’est ça qui est intéressant ; avec un peu de recul et de prise de conscience sans se voiler la face, il est possible aujourd’hui d’offrir d’autres modèles dans les fictions, films ou séries.
l’Éveil de conscience
Quelques pistes avec mes derniers visionnages : Je ne me laisserai plus faire téléfilm français de Gustave Kervern (2024), pas si déjanté que ça où les personnages de Yolande Moreau et Laure Calamy se vengent de façon burlesque de tous ceux qui les ont humilié ou pire - jubilatoire et à grand succès - et HPI, série franco-belge (2021) qui offre un beau personnage de commissaire femme mais ce n’est pas forcément nouveau et que je trouve peu consistant mais cela se comprend puisque c’est le personnage principal d’Audrey Fleurot qui a la vedette.
Sur le traitement de cette série, je suis dubitative puisque sous des dehors provocateurs, elle reste très caricaturale et je ne sais pas si elle reflète réellement la réalité. Au moins, il n’est pas possible de confondre, quoi-que…
Quoi qu’il en soit, je crois que les scénaristes, comme les producteurs de films et de séries ont une responsabilité ; nous offrir des modèles autant féminins que masculins qui vont dans le sens des ouvertures de consciences d’aujourd’hui.
Voilà, chère lectrice, cher lecteur, si vous avez d’autres exemples de fictions qui vous semblent apporter quelques réflexions, que ce soit dans un sens ou dans un autre, les commentaires sont à votre disposition.